1.  Isabelle Defrance, en quelques mots qui êtes-vous ? 

Je suis une femme dynamique.  J'ai 53 ans et la chance d'être maman avec trois enfants que j'aime énormément.  Mais plus globalement, j'aime les gens. Dans ma carrière j'ai été manager dirigeant des équipes hiérarchiquement jusqu'à 1800 personnes et fonctionnellement jusqu'à 22000 personnes. Ce qui a toujours fait la différence c'est définitivement l'HUMAIN. Côté bagage, je me suis toujours régalée d'apprendre et comprendre. J'ai 4 master 2, dont un de HEC avec un Executive MBA réalisé à Paris et Boston et bien entendu un master 2 de Psychologue clinicienne. De ce fait, je peux utiliser mes compétences techniques et humaines dans mes différentes approches. Je suis aujourd'hui psychologue, coach et formatrice en management et gestion de crise. J'ai aussi mon cabinet depuis peu sur la belle ville de Marseille.

  2.  Pourquoi proposer un atelier mémoire auprès des personnes atteintes par le cancer ?

Tout d'abord, je fonctionne avec trois valeurs clés qui décrivent ma vie. Bienveillance, respect et réussite m'animent.  Et cela fait une petite dizaine d'années que je travaille à récolter des fonds pour Octobre Rose donc pour lutter contre le cancer du sein. Pour se faire, je challenge souvent des scolaires qui sont les nouvelles générations à sensibiliser et éduquer sur cette maladie qu'est le cancer, sujet à mon sens trop souvent tabou. Il est essentiel de parler et de faire parler. En arrivant sur Marseille, j'ai sollicité la direction de l'établissement scolaire de Chevreul Blancarde 13004 où l'équipe a accueilli le projet à bras ouvert. Ils m'ont fait confiance et avec une classe de terminale avec la spécialité en SES nous nous sommes fortement engagés. A la fin de l'événement, les jeunes m'ont remercié et offert un cadeau. J'ai été très touchée de voir ces jeunes adultes si engagés et heureux de réaliser de bonnes actions autant que de découvrir leurs compétences en management de projet. Ils ont été bluffants. L'année suivante, j'ai pu également solliciter l'énergie des jeunes en cours de SES avec l'établissement Provence. En deux ans avec ces deux établissements, nous avons apporté près de 9000 euros pour la recherche contre le cancer, c'est formidable ! Et c'est au moment des remises des chèques des deux lycées que cet atelier sur la mémoire m'a été proposé par Mme Maugeri Directrice de la Ligue 13 et puis Mme Marie Piot qui avait relevé des problèmes de mémoire chez les personnes venant à « Ma Maison bien-être ».  Bref, je n'ai pas hésité une seconde et j'ai tout de suite répondu oui à la création de cet atelier qui me semble-t-il est peu développé en France de cette façon.

  3.  Comment se déroulent ces ateliers ?

Je crée chaque atelier et en écris un déroulé technique pour répondre aux demandes de «Ma Maison bien-être ». Les ateliers ont lieu deux fois par mois. Chacun dure deux heures. Généralement le lundi ou le mardi. Nous y travaillons la mémoire à court, moyen et long terme. J'y ajoute systématiquement des éléments de travail relevant de la mémoire corporelle et scripturale, additionnée de bonne humeur et de dynamisme. Le rythme est punchy et emmène les participants dans le bien-être. Nous y réveillons également l'enfant en nous afin de ressentir des émotions agréables. Chaque séance est différente afin d'éviter un phénomène d'usure et mon cœur de métier est d'y créer du lien, des souvenirs et une belle dynamique de groupe.  Enfin, une séance de relaxation se met en place comme un fil rouge. Je l'ai initiée dès la première séance et cette étape est maintenant co-construite avec les personnes présentes afin que chacun s'approprie cet outil et puisse l'utiliser en dehors de l'atelier.

  4.  Quels sont les bienfaits ?

Les stimulii utilisés pendant les séances sont complètement différents afin que chacun s'approprie le moyen de re développer les circuits neuronaux. Nous travaillons la plasticité cérébrale pour créer des ponts cognitifs et re booster les différentes mémoires. L'effet de groupe est dynamisant et nous rions également en séance. Nous donnons également de la voix pour trouver sa voie dans ce moment de vie difficile qu'est celui de la maladie. Nous favorisons des expressions personnelles avec le jeu du portrait chinois, par exemple, afin de mémoriser des éléments apportés par les gens présents. Et puis, nous construisons ensemble des chorégraphies à mémoriser, à réaliser et à faire avec beaucoup de sourires dans la salle. L'intelligence collective vient aider et soutenir, ce qui rend nos ateliers agréables pour tous.